Le dimanche 20 août 2023, Mario SMANIOTTO, notre Président accompagné de quelques membres de notre Amicale et de son Porte-Drapeau ont assisté et nous ont représenté à la cérémonie du 74ème Anniversaire du gigantesque incendie de forêt en Août 1949 dans le secteur de Cestas (33).
Etaient présents, Mr Pierre DUCOUT (Maire), un député de la gironde, un Lieutenant Colonel représentant du directeur du SDIS 33 ainsi qu’un détachement de jeunes élèves sapeurs-pompiers et des personnes de la commune.
L'année dernière, en 2022, notre département a connu un sinistre équivalent fort heureusement sans pertes humaines.
C'est pourquoi il paraît intéressant de vous transmettre ce compte rendu en mémoire des sauveteurs civils et des militaires victimes de ce gigantesque incendie de 1949.
ARTICLE PARU DANS LE SUD-OUEST
Le récit chronologique de l’incendie du 20 Août 1949.
Ce texte chronologique est la concaténation de l’article de Bernard Ferté, paru en septembre 1949 dans le journal Sud-Ouest,
et du rapport du commandant Saldou.
Les photos proviennent de la médiathèque de Cestas
La situation générale avant le départ du feu
Par suite d’un feu très important dans la région de Callen-Cazalis et d’un feu aux landes de Bussac à la limite de la Charente Maritime dans la journée du 18 août, la situation au moment du feu, était la suivante :
Les véhicules utilisés pour combattre l’incendie :
1 Half-Track à Hourtin
1 Half-Track à Lacanau
2 Half-Track à Arès
1 Half-Track et 1 G.M.C. à Biganos
1 Half-Track de Belin stationné à Hostens
1 International et 1 Jeep équipée à Belin
2 G.M.C. en cours de remise en état à l’Atelier à Bordeaux.
Tout le reste du matériel était en service sur les feux précités.
DEROULEMENT DES OPERATIONS :
Le vendredi 19 Août à 14 heures, le commandant Saldou rentré du feu de Bussac dans la matinée part à 14 heures pour le feu de Callen-Cazalis, s’arrêtant à Hostens pour y vérifier le travail d’encerclement exécuté la veille par un Angle-Doser.
A 14 h 30, le feu prend dans la cabane d’une scierie, à Saucats (25), au lieu dit « Le Murat », 2 gardiens, dont l’activité est suspendue en raison des risques d’incendie présentés par l’entreprise, s’étaient couchés dans la cabane. L’un d’eux fumait au lit. Une « bûche » de tabac tombe de sa cigarette et met le feu à une couverture. L’incendie gagne la cabane et, alimenté par un entrepôt de bille de bois, de traverses et de planches, se propage rapidement à la forêt après avoir traversé la lagune du Merle (24) sur un front de 2 Km.
Sous l’effet d’un vent Nord-Est violent, l’incendie se dirige vers le Barp (29) sur un front de 5 Km, puis tourne brusquement vers l’Ouest, parcourant, en déjouant les efforts les efforts des sauveteurs, 14 Km en 45 minutes. Les secours arrivent promptement. Les Pompiers forestiers de Beliet (33), Belin (32), Saucats (25), Saint Magne, Cestas, Biganos (26) et de Le Barp (29), aidés de toute la population, parviennent à circonscrire le feu partiellement. Le contre-feu allumé à 5 Km au Nord du Barp (29), soit entre l’allée du Mura et la grande piste du Las à Douence, se montre particulièrement efficace. Le commandant Saldou, inspecteur départemental des Services d’incendie de la Gironde, est sur les lieux.
14 h 57 – Le pylône de Biganos (26) signale de la fumée par 101.
14 h 58 – Le pylône de Beliet (33) signale de la fumée par 37 ainsi que le pylône de Cabanac, le feu est recoupé à Le Murat commune de Saucats (25).
15 h 00 – L’ordre est donné à Belin (32) de partir avec l’International et la Jeep.
15 h 02 – L’ordre est donné à Biganos (26) de partir avec le G.M.C.
15 h 07 - Le commandant Saldou est averti à 15 h 07 par monsieur le maire d’Hostens qu’un feu vient de se déclarer en direction du Barp (29), et que le centre de Belin (32) demande que l’Half-Track du centre, opérant dans cette commune, soit envoyé immédiatement sur les lieux. Cet Half-Track est alerté aussitôt par le commandant Saldou qui se dirige sur Le Barp (29) par l’itinéraire : St Magne, route de St Magne au Barp (29) jusqu’à Baillet, route communale de Baillet à Chantier, route communale du Barp (29) à Saucats (25) jusqu’à la piste intercommunale partant 1 Km au Nord-Est de la lagune et remontant en direction Nord-Ouest jusqu’à la route nationale 132 en un point situé à 800 mètres au nord de St Jacques. Cette piste intercommunale longe sur toute sa longueur les communes du Barp (29) et de Saucats (25).
15 h 10 – Le commandant Saldou et l’Half-Track de Belin (32) se rendent au feu
15 h 12 – Les communes de Saucats (25) et de Cabanac, prévenues d’avoir à envoyer leurs véhicules (chenillette de Saucats (25), Jeep et Citröen de Cabanac).
15 h 40 - Le commandant Saldou se présente devant le feu sur la piste intercommunale aux environs de la Lagune de Merle (24) n’ayant rencontré qu’une seule personne, M. Baillet, maire de St Magne.
La pointe du feu se trouve à environ 500 mètres de la piste intercommunale. Le vent souffle Nord-Est et la pointe du feu est sensiblement perpendiculaire à la piste.
Longeant le feu en remontant sur Le Murat et Peyon, une cinquantaine de personnes se rendent au feu ainsi que la chenillette de Saucats (25) et la Jeep de Cabanac (accompagnés de M. Giraudeau, maire de Saucats (25)).
Le feu est attaqué sur le flanc Nord-Est par une Jeep de Belin et quelques hommes.
15 h 59 - Le commandant Saldou demande du renfort à Jauge (11), car le feu a déjà sauté 1 fois au devant de la ligne de feu à environ une centaine de mètres.
16 h 02 – Le G.M.C. atelier alerté est parti
16 h 10 – L’ordre est donné à Biganos de partir avec l’Half-Track
16 h 13 – L’ordre est donné à Arès de partir avec l’Half-Track
16 h 20 – En revenant par la route nationale 132, le commandant Saldou emprunte la piste intercommunale en direction Sud-Est se retrouve vers 16 h 20 face au feu.
Sur cette piste se trouve M. le Docteur Delas Président de L’Association Syndicale du Barp qui demande au commandant Saldou de prendre la direction des opérations. 400 ou 500 mètres plus loin, une cinquantaine d’hommes entou- (nota : il manque une partie du texte)
Il y a sur la piste intercommunale : 1 Half-Track de Biganos, 1 Half-Track de Belin, 1 Jeep équipée du Barp, 1 tracteur remorque du Barp.
Après accord avec M. Brun, maire du Barp (29), il est décidé d’allumer un contre-feu pour arrêter sur la piste intercommunale la pointe du feu qui se trouve à environ 300 mètres. Ce contre-feu allumé en 2 points différents Nord-Ouest et Sud-Est, distants d’environ 600 mètres, est mené rapidement.
16 h 42 – L’ordre est donné à la Jeep de Salles (31) de partir
17 h 15 – L’ordre est donné à Louchats et Guillos de partir au feu de Cabanac
17 h 20 – Le G.M.C. de St-Symphorien rentré du feu de Cazalis est parti au feu de Cabanac Villagrains (cet engin, le feu sitôt terminé, se dirige sur Le Barp (29)).
17 h 30 – Le lieutenant Cuisinier prévenu à Lucmau part en direction du Barp (29) avec 2 G.M.C. Ce contre-feu marche normalement et vers 18 heures, le feu et le contre-feu se sont rejoints sans autre incident. 2 points de feu, se sont allumés au sud de la piste intercommunale.
Malgré la fumée intense, ils sont repérés et les 2 Half-Track de Biganos et de Belin (32), aidés d’une dizaine d’hommes, porteurs de pulvérisateurs et transportés par le commandant Saldou, sont rapidement maîtres. Ces 2 points de feu représentent une surface inférieure à 1 hectare.
Je tiens à dire qu’en dehors des 2 véhicules et du personnel ci-dessus indiqué, tout le reste des hommes se trouve sur la piste intercommunale de part et d’autre de la langue de fumée, large d’environ 600 mètres.
18 h 15 - On peut considérer que la marche du feu est arrêtée, car la pointe est bloquée et les équipes du Murat qui descendent sur les flancs ne se trouvent plus qu’à 200 mètres environ de la ligne brûlée du contre-feu.
L’Half-Track de Belin (conducteur Jos) et l’Half-Track de Biganos (dirigé par le chef de centre Darrouy) n’ont plus d’eau dans leur cuve, retournent sur la piste intercommunale pour faire leur plein à un camion International qui attend. Ils demandent qu’on garde le feu qui a sauté et est éteint .Il est seulement surveillé par 5 ou 6 hommes. Personne ne bouge. L’Half-Track de Belin déchenille et dans la fumée, l’équipage entreprend sa remise en route. L’Half-Track de Biganos fait son plein mais s’aperçoit que le feu qui vient d’être éteint au sud de la piste intercommunale reprend, et que les 5 ou 6 hommes qui le gardent n’en sont pas maîtres.
18 h 50 - Arrêtant immédiatement son opération de remplissage (cuve remplie aux 3 /4) il refonce sur le feu mais ne peut procéder à l’extinction complète. Il est à ce moment-là aidé par une dizaine d’hommes.
Le vent souffle Nord-Est fort, et la pointe du feu va plus vite que le véhicule extincteur.
Il faut donc à cet instant, en raison du manque de matériel, laisser partir la pointe et de tenter de la rattraper sur les pistes ou pare-feux échelonnés en direction du Barp (29).
19 h 30 – Le lieutenant Cuisinier demande du renfort et fait alerter Base Aérienne de Cazaux avec son matériel.
Le lieutenant Cuisinier et le maire du Barp (29), qui se sont rencontrés sur la nationale 132, effectuent une première reconnaissance sur un pare-feu sensiblement perpendiculairement à la route nationale à hauteur de Tournebride (23). Le maire décide d’effectuer un contre-feu sur cette ligne qui est extrêmement sale. Le commandant Saldou demande à M. Brun de se replier sur une ligne située 2 Km au sud, dite des Aciéries de Longwy, piste propre et qui offre plus de garantie. Le maire maintient son point de vue et à 20 h 00 le commandant Saldou demande l’envoi de tout le matériel disponible.
20 h 00 – Le colonel Maruelle, inspecteur général de la Protection civile, qui est envoyé dans la région sinistrée par le ministre de l’Intérieur, avec 4 motocyclettes du Régiment de Sapeurs-Pompiers, prend contact avec le commandement local. Déjà, 25 Sapeurs parisiens, spécialistes du dépannage, sont à pied d’œuvre depuis le 17 août.
20 h 05 – Le site d’Hourtin prévenu se rend au Barp (29)
20 h 07 – L’Half-Track de Lacanau se rend au Barp (29).
20 h 10 – L’Half-Track d’Arès se rend au Barp (29).
Vers 20 h 30 – Le contre-feu commandé par M. Brun est allumé avec une cinquantaine d’hommes appuyés par 4 engins lourds et 2 engins légers.
La pointe du feu avance rapidement. Les flancs sont couverts par des labours et des équipes de surveillance, mais le contre-feu n’arrive pas suffisamment tôt pour bloquer la pointe qui saute une nouvelle fois.
Les équipes partent, l’une en direction Est avec M. Brun, monté sur un Half-Track, l’autre vers l’Ouest en bordure du labour. Cette 2èmeéquipe s’engage en direction sud sur le labour pour tenter un nouveau contre-feu.
21 h 00 – Le 2ème G.M.C. atelier remis en état part au Barp (29)
21 h 30 – Le commandant Saldou informe les maires de Belin (32) et de Beliet (33), de la marche du feu en direction de leurs communes et leur demande de prendre toutes les dispositions et d’alerter la population.
22 h 00 - Pendant ce temps et après avoir téléphoné à Belin (32) et Beliet (33), le commandant Saldou va reconnaître la piste des Aciéries de Longwy à environ 22 heures. Il trouve sur la piste qui arrivent en sens inverse, le maire M. Brun ainsi que l’Half-Track et une trentaine de personnes. Il est décidé à ce moment que le contre-feu soit lancé sur la piste des Aciéries de Longwy. Le lieutenant Cuisinier présent, est commandé pour mener tout le matériel qui est stationné sur la nationale 132 pour appuyer le contre-feu, pendant que le commandant Saldou se rend à Tournebride (23) (P.C.). Tout le matériel est rassemblé avec le lieutenant Cuisinier à l’entrée de la piste des Aciéries de Longwy.
De nouveaux renforts arrivent, notamment les aviateurs de Cazaux qui se portent au point de rassemblement de Tournebride (23). 10 voitures-radio de l’armée sont en service depuis le 16 août.
22 h 30 – Sur le chemin de Longuey, M. Brun, maire du Barp (29), décide en présence des officiers, d’allumer un contre-feu pour barrer la route au sinistre. Tous les renforts se portent vers cet endroit, alors que les Jeeps de liaison partent à l’intérieur de la forêt pour avertir les sauveteurs placés au bord des loyers d’évacuer le secteur et de se rendre sur la route nationale Bordeaux-Bayonne.
22 h 40 - Le lieutenant Cuisinier fait connaître au commandant Saldou que M. le maire du Barp (29) n’a pas commencé le contre-feu sur la piste des Aciéries de Longwy, mais bien 500 mètres plus au nord, sur celle de Barbareau. Une partie des véhicules est engagée sur Barbareau, l’autre attend toujours sur la nationale 132.
23 h 10 - Alors que le commandant Saldou est revenu sur la piste des Aciéries de Longwy, que le contre-feu est allumé sur celle-ci avec tout le personnel et tout le matériel présents. Ce contre-feu au départ, marche normalement. Il avance rapidement et la pointe du feu également, avance à une allure rapide.
Vers 24 h 00, la direction du vent change du tout au tout. Le vent, qui jusqu’alors avait soufflé Nord-Est passe Est fort, il souffle en rafales. La pointe du feu longe le contre-feu et tout le flanc du feu de la piste intercommunale à la piste des Aciéries de Longwy devient front.
Tous les véhicules engagés sur la piste des Aciéries de Longwy doivent se replier sur la nationale 132 et sont placés afin d’assurer la défense des différents immeubles échelonnés sur la route.
Circuit de l’incendie
Samedi 20 Août
00 h 30 – Les maires de Mios (30), Lacanau (1) et Marcheprime (15), sont prévenus.
00 h 40 - Le front du feu arrive vite et se trouve à 200 mètres de la route nationale parallèlement à une ligne partant de 500 mètres au sud de Tournebride (23) et à 1 Km au Nord du Barp (29).
C’est alors que bien qu’étant à environ 200 mètres Est de la route le feu franchit cette dernière en 20 points différents, allant jusqu’à 300 mètres de celle-ci. Sur 3 Km de longueur la route 132 est littéralement en feu, celui-ci entourant fermes et maisons qui sont protégées pied à pied par les véhicules d’incendie.
01 h 15 - On peut considérer les immeubles comme sauvés.
Dans l’intervalle le commandant Saldou a poussé une reconnaissance sur la route du Barp (29) à Marcheprime (15) et a constaté que le feu situé entre la route nationale 132 et la route du Barp (29) à Marcheprime (15) a à nouveau sauté cette dernière et marche en direction de Salles (31) et de Mios (30).
01 h 29 – Le commandant Saldou demande 500 hommes de troupe ainsi que 2 fourgons de Sapeurs-Pompiers de Bordeaux, pour défendre Mios (30) et Salles (31).
02 h 00 - le commandant Saldou est à la mairie de Salles (31) pour connaître la situation dans cette commune et envoye en direction de Mios (30), ses 2 officiers, les lieutenants Dumora et Cuisinier.
Plusieurs contre-feux sont tentés par les équipes de sauveteurs de Salles (31) et de Mios (30), mais sont impuissants à arrêter la marche du sinistre.
Le matériel engagé dans la région du Barp (29) est rassemblé et récupéré.
Il est simplement laissé 3 véhicules sur la partie Nord de Tournebride (23), tout le reste du matériel file sur Salles (31), Mios (30), Lacanau de Mios (20) et Biganos (26), car la route nationale n° 650 de Bordeaux à Arcachon est menacée.
Les 3 contre-feux ayant échoué, après avoir traversé la RN 132, Bordeaux-Bayonne et la départementale 5, Marcheprime (15)-Le Barp (29), le feu, poursuit sa marche en direction Sud-Ouest, menace Lacanau-de-Mios (20), Facture (27), Mios (30) et Salles (31).
Les Pompiers de Bordeaux sont envoyés sur les lieux. Tous les moyens disponibles pour lutter contre le feu sont dirigés vers la région sinistrée.
02 h 30 – Le commandant Saldou redemande du renfort en personnel
03 h 00 - Au cours de la nuit, entre 3 et 5 heures du matin, de nombreuses reconnaissances sont effectuées tout au tour du périmètre du feu
06 h 00 - La situation est la suivante au moment où le commandant Saldou transporte son P.C. du Barp (29) à Salles (31).
Partant du Barp (29) en direction de l’Ouest en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, les limites du feu sont les suivantes :
1 Km au Nord du Barp (29), Prado 2 Km Ouest du Barp (29), 1 Km au Sud de Charlot 5 commune de Mios (30)), Beaucamp, Les Douils (28), Florence (21) (21), Téchoueyres, Garrot (22), Moulin Neuf, Comparian, Les Broustes 200 mètres au Sud de Tournebride (23), et sensiblement une ligne reliant Tournebride (23) à 500 mètres du Murat.
Entre 6 et 8 heures le vent a ralenti sa marche dans la direction de l’Ouest et les sauveteurs de Mios (30), qui n’ont pas réussi dans la région des Douils (28), à maintenir le feu, combattent 1 Km à l’Ouest de la route de Mios (30) à Lacanau de Mios (20) à la limite de la commune de Biganos (26).
Sur le secteur des Gargails à Lacanau de Mios (20), les équipes de Marcheprime (15) tiennent le feu, tandis que sur la partie Nord des Gargails au Murat, les sauveteurs de Saucats (25) du Barp (29) ont la situation en mains sur des lignes malgré tout assez indécises.
09 h 00 - Le commandant Saldou a connaissance des probabilités météorologiques pour la journée, et craint une reprise du feu dans la partie Nord. Il demande à M. Querandeau, maire de St Jean d’Illac (2), de bien vouloir se mettre en rapport avec M. Blieck à Marcheprime (15) et M. Lafon au Puch (16) florence (21) afin d’envisager la possibilité de couvrir la partie Nord du feu par un contre-feu qui pourra être exécuté sur la piste intercommunale allant du Puch (16) au Lapin, jusqu’au croisement de la piste intercommunale allant des Gargails à Potaupin (10), et d’une piste communale que les Sapeurs-Pompiers ont effectuée au titre de l’Indivis de Potaupin (10).
10 h 00 – Le feu est à 600 mètres seulement du bourg de Lacanau de Mios (20). La commune est sérieusement atteinte. Le feu s’étend sur 15 Km.
Tous les hommes valides sont requis pour aider à la lutte contre l’incendie. Les femmes et les enfants sont réfugiés dans le bourg.
10 h 15 - M. Querandeau vient au P.C. de Salles (31) pour informer le commandant Saldou que l’opération n’est pas possible car M. Blieck, refuse de s’associer à son idée. Seul M. Lafon tentera, mais plus tard à environ 13 heures, cette opération.
10 h 30 - La liaison aviation est réalisée au P.C. de Salles (31). Tout le matériel de D.F.C.I, tous les corps de Sapeurs-Pompiers de la région, sont engagés et 1500 hommes de troupe sont répartis sur la ligne Le Puch (16), Le Barp (29), Salles (31), Biganos (26), Mios (30), Marcheprime (15), Croix d’Hins (9).
Les enfants de la colonie de vacances de Mios (30) sont évacués. Il ne fait plus aucun doute que le sinistre va, par son ampleur, dépasser en importance et en ravages toutes les catastrophes de ces dernières semaines.
Le général d’aviation Chassin et plusieurs officiers de son état-major partent de la base de Mérignac pour survoler les lieux et délimiter le territoire ravagé par l’incendie.
11 h 00 – Facture (27) est entourée par la fumée. Le feu, un moment arrêté par un petit cours d’eau, Le Canau, affluent de la Leyre, a franchi cet obstacle. Le vent tourne et prend une direction Est.
L’incendie avance sur Canauley, hameau situé à 4 Km au Nord-Est de Facture (27), sur la voie ferrée et la route de Bordeaux à Arcachon. Ce hameau paraît assez sérieusement menacé. Le feu a tendance maintenant à se diriger plus au Nord, vers Argentières (19) et Marcheprime (15). On estime que l’incendie s’étend sur un front de 18 Km et qu’il a déjà dévasté 8 à 10 000 hectares de terrain.
12 h 00 – La commune de Biganos (26) est, elle aussi, atteinte dans la partie limitrophe des communes de Facture (27) et de Mios (30).
Au lieu-dit Lescadey, à 3 Km de Biganos (26), des fermes placées en lisière de la forêt sont menacées. Tous les secours possibles sont envoyés sur les lieux afin de protéger les habitations.
Au Barp (29), la situation est critique. Le feu, qui avait pu être arrêté un moment, est maintenant à 200 mètres des maisons. Des fermes isolées sont la proie des flammes dans la lande. L’incendie gagne maintenant vers le hameau de Gargail, entre Le Barp (29) et Croix d’Hins (9).
Le parquet de Bordeaux se rend au Barp (29) et ouvre une information.
13 h 00 – L’incendie continue de faire rage. La fumée qui s’en dégage est visible de Bordeaux. Elle barre tout l’horizon de l’Ouest de la ville d’où on aperçoit les lueurs rougeoyantes.
Par suite de brusques sautes de vent, le sinistre pousse, sur sa périphérie, des pointes particulièrement dangereuses, notamment vers Marcheprime (15), située sur la route de Bordeaux à Arcachon. L’usine à gomme de cette localité est menacée.
De puissants contre-feux sont allumés sous la direction de MM Digneaux, conseiller général, et Delest, maire.
A Mios (30), la situation n’est pas meilleure. La sécheresse est telle dans la lande environnante que le feu avance de tous côtés.
Le hameau des Douils (28), sur la route de Lacanau-de-Mios (20), est entouré par les flammes.
Canauley et Argentières (19) sont également en danger.
Le commandant Saldou, inspecteur interdépartemental des services d’incendie et commandant des Pompiers de Bordeaux, établit son P.C. à Salles (31).
Jusqu’à 14 h 00 et sur tous les fronts, le feu est combattu.
Le vent souffle Nord-Est modéré, menaçant légèrement les secteurs Sud. Une reprise sérieuse est à enregistrer vers la région de Lacanau de Mios (20) et sur la route de Marcheprime (15) au Barp (29) à environ 2 Km à l’Est de cette commune.
Vers 14 h 30 la situation change complètement et le vent qui souffle Nord-Est modéré, passe subitement Sud-Ouest fort, soufflant en rafales violentes. Une épaisse nappe de fumée couchée sur le sol avec des langues de feu allant de 100 à 150 mètres.
Le commandant Saldou se trouve à cet instant au lieu dit « Talaison » sur la route nationale 132 entre Le Puch (16) et Tournebride (23). Il a laissé derrière lui à 100 mètres le front du feu.
En moins d’une minute le feu est sur la scierie de Talaison, enflamme les piles de bois et coure sur la route à une allure jamais encore vue. C’est à cet instant précis que se produit la catastrophe qui coûte la vie à 82 sauveteurs et soldats.
15 h 00 – L’incendie s’étend toujours malgré les efforts des sauveteurs et gagne du terrain en direction de Croix-d’Hins (9). De puissants contre-feux sont allumés pour essayer de l’arrêter avant qu’il n’atteigne cette commune.
A la suite d’une brusque tornade, soufflant du Sud-Ouest, la route nationale Bordeaux-Bayonne est franchie par le sinistre au lieu dit « Magenta », à 7 Km du Barp (29).
Sur Bordeaux flotte une odeur de foin brûlé, le ciel s’obscurcit de fumée.
La colonie de vacances du ministère de l’Intérieur, qui se trouve à Pierroton (6), est à son tour rapidement évacué dans une caserne de Bordeaux.
15 h 15 — Le récit de M. Verdery (adjoint au maire de Cestas) à son fils le 2 Août 1950, précise que les morts sont décédés à 3 h 15 car toutes les montres étaient arrêtées à cette heure.
Une personne ayant payée de sa vie la défense de ses concitoyens
16 h 00 – l’enquête du parquet de Bordeaux établit que l’incendie est dû à la cause accidentelle indiquée ci-dessus.
A Marcheprime (15), l’usine de la Compagnie des Produits résineux a pu être sauvée « in extremis », ainsi que la localité qui, cependant, reste entourée par le feu.
Sur le bord de la route, motos et autos brûlent. Certains conducteurs protègent leur véhicule à l’aide de l’extincteur du bord. Des soldats inanimés gisent, la face contre terre. Les troupeaux s’enfuient. Des centaines de personnes courent, affolées, emportant leurs bagages.
Le feu esquisse, sur 400 Km carrés, un vaste mouvement tournant, s’étalant entre la rivière Leyre et la ligne Bordeaux-Bayonne.
La circulation est interrompue sur la voie ferrée entre Pierroton (6) et la Croix-d’Hins (9). On vérifie les caténaires qui peuvent être endommagées.
A Facture (27), l’usine de la cellulose du Pin a pu être protégée. Les points les plus menacés sont Canauley, où deux maisons ont été atteintes, et Lacanau-de-Mios (20), toujours dangereusement encerclée.
On apprend du ministère de l’Intérieur que, sur la demande du colonel Maruelle, 1 500 hommes de troupe sont dirigés en renfort en Gironde. Par ailleurs, les Pompiers de Paris envoient un ensemble à grande puissance, 2 fourgons-pompes de 90 mètres cubes, 2 camionnettes, une moto-pompe et un groupe électro-ventilateur.
Ces engins et les 48 hommes qui les accompagnent par la route seront à Bordeaux demain matin. Le détachement est commandé par le commandant Curie, directeur du centre national de la Protection civile.
16 h 26 - Le commandant Saldou revient en toute hâte au P.C., et sentant que la situation va devenir grave, par le Nord, il met en alerte à 16 h 26 la totalité du matériel des Sapeurs-Pompiers de la ville de Bordeaux afin d’assurer la sécurité des communes de St Jean d’Illac (2), Pessac (3), Gazinet (5), Cestas (7), Canéjan, Léognan (8) et Saucats (25).
Entre 16 h 30 et 16 h 40 - Tous les fourgons pompes disponibles partent sur l’Alouette (4), Cestas (7), St Jean d’Illac (2) et Léognan (8).
17 h 00 – L’obscurité est presque compléte à Bordeaux. Les magasins doivent allumer leurs vitrines et les terrasses des cafés sont éclairées. Le vent qui est passé à l’Ouest-Sud-Ouest rabat la fumée sur le ville dont certains quartiers sont comme plongées dans le brouillard.
Dans le quartier Saint Augustin, on voit s’abattre des aiguilles de pin et des fragments d’écorces calcinés. Le fléau est aux portes de Bordeaux, des camions militaires embarquent les sinistrés des environs.
L’incendie menace de nouveau les bois communaux de Salles (31), au Nord de cette localité.
Les communications téléphoniques entre Bordeaux et Pierroton (6) sont interrompues.
La ligne de feu s’étend de Cestas (7) à Léognan (8), communes situées toutes deux à 15 Km de Bordeaux. Les flammes s’approchent à moins de 200 mètres du village et s’élèvent à plus de 50 mètres dans le ciel.
17 h 30 - Bien que la route d’Arcachon soit coupée à hauteur de Croix d’Hins (9), le commandant Saldou parvient à faire la liaison avec la Préfecture de la Gironde.
18 h 00 - Le colonel Maruelle prend la direction générale des secours. A cet instant la situation est la suivante :
Sur le front Sud du Barp (29) à Biganos (26), il n’y a aucun changement avec la situation du matin. A Marcheprime (15), un contre-feu est en cours, pour assurer la protection des dépôts de bois et d’une usine de térébenthine. A l’Ouest la route nationale 650 entre Crois-d’Hins (9) et Pierroton (6) domaine de Oastillonville, les sauveteurs sont maîtres de la situation, par les contre-feux dirigés par le maire de St Jean d’Illac (2), et des inspecteurs de Eaux et Forêts.
De Pierroton (6) à Cestas (7), le feu est bloqué dans la lande par les sauveteurs et le matériel de D.F.C.I. Bien qu’entour », le village de Cestas (7) soit intact. Le feu est bloqué sur la route allant de Cestas (7) à Léognan (8), contourne le lieu dit « Mignoy (12) » situé à 2 Km au Sud-Est de Léognan (8), passe à 500 mètres à l’Est du château de Caudevran, emprunte la route agricole de Cassu à Peyon jusqu’au carrefour de la route de Jauge (11) à Saucats (25) et vient rejoindre la route de Saucats (25) au Barp (29) tout le long d’une piste communale aboutissant à cette dernière 4 Km à l’Ouest de Saucats (25), au lieu dit « Signal Détruit ».
A ce moment, sont engagés 1 500 à 2 000 hommes de troupe, les Corps de Sapeurs-Pompiers de Bordeaux, La Brède (18), La Teste, Mios (30), Gujan, Arès, Belin (32) tout le matériel et personnel disponibles de D.F.C.I., ainsi que les équipes locales de sauveteurs volontaires.
18 h 00 – La situation s’aggrave encore dans les environs du Barp (29) et de Saucats (25).
Le feu, après avoir franchi la voie ferrée entre Pierroton (6) (commune de Cestas (7)) et Croix-d’Hins (9) (commune de Biganos (26)) s’est développé des 2 côtes de la route Bordeaux-Arcachon, d’une part vers Cestas (7) et Léognan (8) d’autre part.
Le P.C. du colonel Maruelle a été organisé à l’Alouette (4), commune de Pessac (3).
Sous les ordres du général Chassin, commandant de la 3ème région aérienne, l’aviation coopére à la défense avec tous ses moyens. De l’aérodrome de Mérignac, les appareils décollent, survolent’immense brasier, dirigent les secours par radio, suivant les directives du colonel Leroy, des commandants Abrioux et Azama. Au camp de Souge, le service de santé de la 4ème région organise un hôpital de campagne.
Le préfet de la Gironde se rend à nouveau sur les lieux.
Dans Bordeaux, la panique commence à gagner la population. Venant de Gazinet (5), un interminable convoi de voitures, de bicyclettes, fuyant l’enfer des flammes, marche sur le chef-lieu de la Gironde. Des femmes, des enfants, des vieillards, se trainent à pied, dans le flot des véhicules et supplient les chaufeurs de les emmener. Vers Arcachon, le ciel est noir, au dessus de la ligne d’horizon rouge. Une suie épaisse faite de résine et de cendres mêlées tombe sur ce tableau de cauchemar. A Gazinet (5) même, la lumière a été coupée. Sur les routes, il fait si sombre que les voitures doivent allumer leurs phares.
18 h 30 – On apprend que 2 trains venus de Paris sont stoppés à Gazinet (5), commune de Pessac (3). Ce sont le Paris-Irun et un train spécial à destination de Lourdes. Ces pèlerins, au nombre de 220, sont originaires de la Nouvelle-Orléans, pour la plupart, et d’origine française. Ils sont accompagnés par M. Denierre, inspecteur général de l’American Express.
19 h 50 – Sur les antennes du poste Bordeaux-La Fayette, le préfet de la Gironde, M. Combes, lance un appel au calme.
20 h 30 – L’incendie qui a éclaté à Cazalis est maitrisé.
On apprend que le Paris-Irun et le train des pélerins américains arrêtés à Gazinet (5) sont repartis. La circulation est d’ailleurs rétablie dans les 2 sens.
21 h 00 – Le feu, cependant, poursuit sa progression vers Pierroton (6) et la route Bordeaux-Arcachon est coupée. Des renforts, pour combattre cette pointe du sinistre, ont été demandés au P.C. de Pessac-l’Alouette (4). Les liaisons entre les principaux centre de lutte contre l’incendie et le P.C. sont assurés par des postes radio de l’armée échelonnés sur la route.
On apprend que vers 15h10, au hameau du Puch (16), un cyclone, né brusquement, a englouti dans la fournaise de nombreux sauveteurs, civils et militaires. Plusieurs fermes isolées ont été détruites, des millions d’arbres sont brûlés. Dans le secteur du Barp (29), de Mios (30) et de Marcheprime (15), on enregistre une nette amélioration et l’on pense que le feu pourra être maîtrisé vers minuit, si les conditions atmosphériques demeurent favorables. Un orage de courte durée a, du reste, éclaté.
Sur la droite de la voie ferrée, le feu s’est avancé jusqu’à 2 Km de Léognan (8).
22 h 00 – La situation semble évoluer favorablement. 2 pointes demeurent menaçantes, l’une à 2 Km de Léognan (8), l’autre à 800 mètres de Pierroton (6), commune de Biganos (26), elles sont maintenues grâce aux importantes mesures prises. Sur le front Sud de la zone incendiée, le feu est partout maîtrisé.
Un dispositif de sécurité a été mis en place pour la nuit.
24 h 00 - Le feu est combattu sur les fronts, et 2 bulldozers des Sapeurs-Pompiers Professionnels Forestiers, sont amenés sur place pour procéder au nettoyage des limites du feu, sur la ligne Facture (27), Mios (30), Salles (31), Le Barp (29), Saucats (25).
Le bruit court, à Bordeaux, que l’incendie a fait des victimes. Mais le P.C. de Pessac (3) ne recueille, sur leur nombre, que des renseignements contradictoire.
Dimanche 21 Août
Dans la journée de dimanche 21, la situation est stationnaire sur les fronts Ouest, Sud et Sud-Est, ainsi que dans la région de Léognan (8).
Seule dans la région de Cestas (7), une opération de nettoyage est en cours, du bourg de Cestas (7) en bordure de la route rejoignant la route nationale 650 passant par Lousteau.
01 h 00 – La situation, depuis 22 heures, n’a pas sensiblement évolué. On a maintenant la certitude que l’incendie a fait des victimes.
La pointe que poussait l’incendie, à 2 Km de Léognan (8), reste menaçante, elle est contenue jusqu’à présent. Celle qui se situe à 800 mètres de Pierroton (6) (commune de Biganos (26)) est stoppée.
Par contre, 2 autres pointes de feu sont signalées : l’une, la plus dangereuse, vers Marcheprime (15), la seconde vers Salles (31) et Mios (30). Les efforts des sauveteurs se portent particulièrement sur ces lieux.
Les services forestiers confirment qu’il est impossible, actuellement, de faire le bilan des victimes. Il est, en effet, très difficile de rassembler et de contrôler les renseignements qui parviennent des différents points atteints par l’incendie.
03 h 00 – On estime que 40 000 hectares sont ravagés. 5 cadavres sont déposés dans la salle du conseil municipal de la mairie de Cestas (7). Des sauveteurs de Lanecau sont portés manquants , ainsi que plusieurs soldats.
20 maisons sont détruites à Cestas (7). 6 fermes ont été la proie des flammes.
04 h 00 – Selon des renseignements parvenus à la préfecture, une dizaine de cadavres ont été découverts sur les lieux sinistrés par l’incendie, dans la région Le Barp (29)-Saucats (25), notamment à Marcheprime (15) et au lieu dit Le Puch (16), à quelques kilomètres du Barp (29).
Des moyens ridicules pour combattre ce désastre.
Le colonel Maruelle, inspecteur général des services de la Protection Civile, donne l’ordre de ne pas toucher aux cadavres avant le lever du jour. Il semble qu’une trentaine de victimes sont à déplorer.
Cependant le sinistre continue de d’étendre. On signale 3 foyers à Cestas (7), Marcheprime (15) et le Barp (29).
Le feu brûle d’autre part, à environ 1,5 Km de Léognan (8), mais il a tendance à repartir en direction de la route Bordeaux-Arcachon.
07 h 00 – La préfecture publie sur la situation un bulletin qui est un véritable communiqué de guerre : « L’incendie de la région sud-ouest de Bordeaux a été contenu aux limites de l’agglomération bordelaise.
Il existe des foyers à Léognan (8), Pierroton (6), commune de Cestas (7) et de Le Barp (29). La lutte se poursuit. On déplore la mort d’une quinzaine de civils et militaires qui ont été surpris par la violence du feu. Ils ont péri, esphysiés ou carbonisés, sur le territoire de Cestas (7) et de Marcheprime (15).
Le chiffre exact des victimes ne pourra être donné que dans la matinée, en raison du feu qui continue et de l’obscursité.
Par ailleurs, l’incendie de Cazalis est maintenant complétement éteint. 3 maisons ont été détruites et 2 sérieusement endommagées. »
08 h 00 – 22 sauveteurs de Canéjan et plusieurs soldats sont portés manquants.
On apprend que le feu continue à ravager la forêt girondine, toutefois, sur les pointes de Marcheprime (15) et de Cestas (7) il semble moins dangereux. La pointe de Léognan (8) donne cependant des inquiétudes.
09 h 45 – Un vent violent fait renaître un foyer qui couvait dans le Bazadais, près de Cazalis et Bourideys. A grande vitesse, les flammes s’avancent en direction de Villandraut, gros bourg que traverse la route de Bordeaux à Mont-de-Marsan. La troupe et les sauveteurs bénévoles se portent immédiatement au devant du feu.
Dans le secteur de Mios (30), le feu est maîtrisé. Il n’y a pas de victimes dans cette zone. Si des granges ont été détruites, toutes les maisons d’habitation ont été préservées.
Au Barp (29), 2 personnes sont signalées disparues. 8 maisons ont été complétement détruites, ainsi que 50 bâtiments agricoles, avec tout l’outillage et tout le fourrage qu’ils contenaient. Sur une superficie de 10 665 hectares la commune compte 9 000 hectares détruits en pins, landes et cultures.
De nombreux arbres brûlés ou abattus encombrent la route nationale n° 10 Bordeaux-Bayonne et les routes départementales.
500 hommes de troupe venant de Bordeaux, Poitiers, Agen et Tours, sont arrivés pour parer à tout retour offensif du fléau et pour aider au déblaiement.
10 h 00 – Des contre-feux sont allumés dans le secteur de Pierreton, où le feu reprend menaçant. 3 foyers sont signalés à Cestas (7), Marcheprime (15) et Le Barp (29). Le feu est à 1 km 500 de Léognan (8).
A Saucats (25), des bâtiments agricoles sont la proie des flammes. Le maire de la commune a péri dans la nuit. M. Giraudeau s’étaient porté courageusement à l’aide de ses voisins de Cestas (7).
A Cestas (7), le transport des corps carbonisés et affreusement mutilés, découverts dans la forêt se poursuit. Leur identification est extrêmement difficile : une bague, une clef, sont parfois les seuls indices susceptibles d’orienter les recherches. Un garagiste de la localité, parti avec ses 2 apprentis pour combattre le sinistre, a été retrouvé près de ses 2 commis qu’il tenait par les bras. Les 3 cadavres ne formaient qu’un bloc.
Sur la place de la mairie, transformé en véritable bivouac, se massent de nombreux civils qui participent à la lutte contre le feu.
Une accalmie semble se manisfester lorsque M. Combes, préfet de la Gironde, accompagné de M. Geay, directeur-adjoint de M. J. Moch, ministre de l’Intérieur, et de M. Turon, chef de cabinet du préfet de la Gironde, arrivent au P.C.. Après une brève délibération, les personnalités se rendent sur le front de l’incendie à la Croix-d’Hins (9) et observent le pare-feu allumé au Poteau-Pin (10).
11 h 00 – La mairie de Cestas (7) publie un bilan plus tragique encore du sinistre. 44 disparitions sont signalées sur le territoire de la commune. 38 cadavres ont déjà été retrouvés. Toutes les victimes sont mortes prises dans un tourbillon en luttant contre le feu.
12 h 00 – Le feu est maintenant à 3 Km environ d’Argilas (34) et de Mios (30).
Dans le secteur de Saucats (25), où des contre-feux ont été allumés, l’incendie paraît faiblir. Dans cette zone, des bâtiments agricoles ont été la proie des flammes, mais aucune maison d’habitation n’a été détruite.
Biganos (26) ne compte ni victimes, ni dégats à ses habitations et ses fermes. Le feu a été arrêté à la limite de la commune, sur des marais. Les hommes requis gardent les abords de la zone incendiée. A Salles (31), le feu est maintenu à 3 Km environ du hameau d’Argilas (34), ainsi que du côté de Mios (30). On signale pas de victimes dans cette commune.
Le préfet prononce une seconde allocution radiodiffusée dont voici les termes : « Hier au soir j’ai tenu à vous mettre au courant du développement du sinistre qui a ravagé la région comprise entre Saucats (25), Le Barp (29), Facture (27), Marcheprime (15), Cestas (7) et Léognan (8), avec les éléments d’information contrôlés qui m’étaient parvenus.
Malheureusement, au cours de la soirée, je recevais des nouvelles plus pénibles encore.
Elles devaient être confirmées dans la nuit sans qu’il soit, à l’heure actuelle, possible d’en préciser exactement l’étendue.
Nous déplorons, en effet, la perte de vies humaines. Des familles forestières sont en deuil, des sauveteurs militaires de France oude l’Union Française ont trouvé la mort dans le terrible combat.
Jusqu’ici, 17 corps ont été retirés de la forêt incendiée du Puch (16), commune de Cestas (7), ainsi qu’à Marcheprime (15).
Des magistrats municipaux sont aussi tombés en défendant leur commune.
La liste de ces victimes vous sera communiquée dès qu’elle aura été arrêtée avec certitude.
C’est avec une douleur profonde que je compatis à l’immense épreuve qui endeuille mon département.
Je rends un suprême hommage à ces victimes du devoir.
Je demande à la population girondine tout entière de conserver tout son sang-froid et de ne pas recueillir les termes tendancieux qui viendront abusivement ajouter à leurs alarmes.
La lutte continue partout sur le front de l’incendie. Le fléau est contenu et opiniâtrement refoulé.
Animés par leurs maires, les populations luttent vaillamment sous la direction du colonel Maruelle, dont le calme et l’expérience sont la garantie du succès.
De précieux renforts militaires n’ont cessé d’affluer pour relayer les équipes exténuées.
J’ai de fortes raisons d’espérer qu’il me sera possible de vous annoncer prochainement le terme victorieux du combat. »
L’opération de nettoyage, commencée Samedi 20, par les 2 bulldozers des Sapeurs-Pompiers Professionnels Forestiers est terminée.
13 h 00 – Le P.C. du colonel Maruelle annonce que le feu est maintenu sur tous les fronts. Quelques foyers relativement peu importants par rapport à la veille sont combattus avec de puissants moyens.
Les trains continuent de passer dans les 2 sens à travers la région sinistrée. La SNCF annonce qu’à partir de 18 heures ils circuleront de nouveau à leur vitesse normale.
13 h 30 – Le bilan des victimes s’établit officiellement à 45. D’autre part, on est sans nouvelles de 15 hommes de troupe.
14 h 00 – Les flammes sont à 200 mètres du village de Cestas (7).
16 h 00 - Côté Saucats (25), les contre-feux de protection ont réussi et le feu est limité à la route de Jauge (11) et de Saucats (25) au Barp (29). Ces opérations de contre-feux sont considérées à 16 heures, comme entièrement terminées.
De nombreux renforts, venus notamment de Bordeaux et de Mérignac, sont immédiatement envoyés à Cestas (7)
Dans le petit bourg, une pièce de la mairie est transformée en chapelle ardente. 14 corps complétement carbonisés y ont été déposés. 10 d’entre eux sont identifiés, grâce à des objets personnels.
De nombreux cadavres ne sont pas encore transportés à Cestas (7). Ils gisent sur le bord des routes, recouverts d’un drap ou d’une couverture. Les secouristes de la Croix-Rouge de Bordeaux les transporteront sur des camions jusqu’à la mairie de Cestas (7). Parmi eux on compte 26 habitants de Canéjan. Dans certaines familles, tous les hommes ont péri. A la mairie, c’est un long défilé de personnes qui tentent de reconnaître l’un des leurs.
17 h 30 – 40 cadavres se trouvent maintenant déposés à la mairie de Cestas (7).
18 h 00 – On craint une reprise de feu aux lieux dits « Gazinet (5) » et « L’Alouette (4) » à 10 Km de Bordeaux.
Un secours d’extrême urgence de 4 millions, venant s’ajouter à celui de 500 000 francs qui lui a été précédemment accordé, est mis à la disposition du préfet de la Gironde pour venir en aide aux sinistrés de la région.
19 h 00 – On communique que, dans la Gironde, le feu est partout contenu, à l’exception de quelques reprises d’incendie sur Saucats (25)-Cestas (7) et Léognan (8).
Des renforts arrivent, notamment le 509ème train de la Rochelle, le 126ème régiment d’infanterie de Brive, le 14ème régiment de transmissions de Tours et le 63ème R.A.B. de Périgueux. De sont côté le prêfet des Landes met 600 hommes à la disposition de son collègue de la Gironde.
Des postes radio assurent la liaison entre les groupes de sauveteurs. De nombreux propriétaires de citernes et de véhicules divers se mettent à la disposition du commandement.
Dans les landes de Puch (16), près de Cestas (7), les cadavres de 14 militaires, encore casqués et complétement carbonisés, sont découverts.
20 h 00 – On annonce que le feu est partout contenu, à part quelques reprises sur Saucats (25), Cestas (7) et Léognan (8).
M. Combes, préfet de la Gironde, fait, en ces termes, le point de la situation :
« Je parlerai avec netteté.
L’étendue du sinistre et les lourdes pertes humaines qui ont été subies dispensent de toute littérature… même dans un journa parlé.
A cet instant on peut arrêter un bilan provisoire du sinistre : 50 000 hectares de landegirondine, des dizaines de maisons ou de bâtiments d’exploitation incendiée… et surtout, hélas ! de nombreuses vies humaines, près de 50, population et sauveteurs confondus dans le même sacrifice.
Contre les éléments déchainés d’une ampleur qui, de mémoire humaine, ne fut jamais atteinte, contre un vent soufflant en tornade sur l’incendie et projetant des débris enflammés à des centaines de mètres, les sauveteurs se sont employés à fond dans une lutte inégale.
Tous les services publics intéressés à la défense ont manisfesté un sang-froid et une énacité admirables. Les magistrats municipaux – certains d’entre eux ont succombé dans la lutte – ont intelligemment animé la bonne volonté des populations.
Tous ensemble, ils ont contribué à limiter le désastre et à protéger les agglomérations un instant gravement menacées. Les retours offensifs ne sont pas exclus, mais le colonel Maruelle, ainsi que le commandant Saldou, bénéficiant de tous les concours : armée, volontaires civils, secouristres de la Croix-Rouge, continuent à veiller sans défaillance. »
21 h 00 – Les pointes qui menaçaient Saucats (25) sont en bonne voie d’être maîtrisées.
22 h 00 – Le vent, qui soufflait depuis samedi à 60 Km/h, est soudain tombé. Le périmètre extrême de tous les foyers n’a pas avancé dans la journée, et les sauveteurs considèrent qu’ils ont la situation bien en main. Ils espèrent pouvoir réaliser, dans la journée, l’extinction compléte de la lande, grâce à 1 500 soldats munis d’appareils individuels d’extinction ravitaillés par des autos-citernes.
28 000 hectares de pins sont complétement détruits en Gironde. On prospecte toujours le terrain pour retrouver les disparus.
22 h 30 – Le P.C. de Pessac (3) annonce que les pointes qui menacaient Saucats (25) et Léognan (8) sont définitivement maîtrisées par les sauveteurs qui interviennent massivement.
22 h 45 – Le parquet de Bordeaux a en main une liste portant les noms de 41 civils qui sont morts victimes de l’incendie de Saucats (25). D’après les estimations actuelles, il convient d’ajouter à cette liste les noms de 20 militaires, dont on relève en ce moment les corps au Puch (16). Les sauveteurs ont découvert les cadavres totalement défigurés, groupés par 3, 4 ou 5.
Devant la petite mairie-école de Cestas (7) sont arrivés plusieurs camions chargés de cercueils. Des larmes coulent sur les visages ravinés des vieux cultivateurs témoins de cette scène.
Ils enfoncent un peu plus leur béret sur les yeux et continuent leur tâche sans mot dire.
On apprend, ce soir, que 2 compagnies R.I.C. de Carcassonne sont parties pour Bordeaux.
24 h 00 – Le colonel Maruelle met au point avec les officiers de l’armée et les Sapeurs-Pompiers les dernières mesures pour la réalisation d’une vaste opération qui débutera lundi aux premières heures.
65 cadavres ont été jusqu’à présent, ramenés à Cestas (7).
Le feu de la route de Jauge (11) et de Saucats (25) au Barp (29) est considéré éteint.
Destruction de matériel.
Lundi 22 Août
Dans la matinée, un nouveau feu éclate à Saucats (25), 500 mètres à l’Est du pare-feu de protection côté Ouest, dans la région de la « Cime ». Il est éteint par le matériel des équipes locales renforcé de quelques engins du Service Départemental.
01 h 30 – On apprend que le feu a repris à Cazalis, à 50 Km au sud de Bordeaux et se dirige maintenant vers le département des Landes. Le vent souffle de nouveau.
09 h 00 – Le feu reprend dans les régions de Cestas (7), de Saucats (25) et de Bazas, rabattant les flammes vers la zone sinistrée les jours précédents, plus loin également à Bourideys, dans la région de Captieux, sur les conflins des Landes, et enfin, à Biganos (26), au-delà de Facture (27), poussant ses tentacules en direction du bassin d’Arcachon.
De nouveau, les sauveteurs, les Pompiers, la troupe partent au feu, malgré la fatigue consécutive à 60 heures d’efforts ininterrompus.
12 h 00 – L’opération menée depuis lundi soir concernant le nettoyage des limites du feu, sur la ligne Facture (27), Mios (30), Salles (31), Le Barp (29), Saucats (25) est terminée.
13 h 00 – L’inquiétude étreint de nouveau les cœurs. Peu à peu, comme on l’avait vu 2 jours plus tôt, le ciel est envahi par une fumée dense qui cache les rayons du soleil. L’odeur caractéristique de l’incendie s’est répandue à nouveau sur la ville. Va-t-on revivre les heures angoissantes et tragiques. Dans les rues, les passants s’interrogent avec anxiété.
14 h 00 – M. Ramadier quitte Cazaux pour se rendre à Paris. Le cortège passe entre plusieurs centaines d’hommes alignés à droite et à gauche de la route et dont la seule mission est d’empêcher le feu de couper cette artère vitale qui relie Saucats (25) à Bordeaux. Le convoi officiel traverse à l’aveuglette, dans un souffle d’enfer, 300 mètres d’une épouvantable fumée, rabattue brusquement par une tornade. Moins heureux, un side-car et un half-track s’enflamment d’un coup, et leurs occupants n’ont que le temps de sauter à terre.
16 h 00 - Dans l’après-midi, vers 16 heures un 2ème feu éclate à Saucats (25) à 600 mètres au Nord de la route Jauge (11)-Saucats (25) à proximité de Mareuil dans une partie boisée très mal entretenue.
Combattu par la troupe, la population, les engins de la D.F.C.I. et un détachement des Sapeurs-Pompiers de Paris (lieutenant Chapelier), ce feu activé par un vent de Nord-Est, prent rapidement de l’extension entre Mareuil et le pare-feu limite Nord-Ouest, situé entre la route de Saucats (25) à Jauge (11) et de Saucats (25) à Léognan (8).
17 h 00 – Le ministre est stoppé par les imposants renforts envoyés immédiatement. Les villages de Canéjan, de Saucats (25) et de Cestas (7) sont épargnés.
18 h 00 – Un nouveau bilan est communiqué : 78 cadavres, dont 22 soldats, ont déjà été retrouvés au milieu des cendres.
Plus de 100 blessés sont soignés dans les hôpitaux de Bordeaux. 200 maisons et fermes ont été détruites et calcinées.
19 h 00 – M. Marcellin, sous-secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur, tient une conférence de presse dans le cabinet du préfet de la Gironde. Il déclare :
« Le président Ramadier et moi-même sommes venus à Bordeaux accompagnés du colonel commandant Saldou le corps des Sapeurs-Pompiers de Paris et du directeur général des Eaux et Forêts.
La situation se présente, ce soir, dans le sud-ouest de la façon suivante : Landes, feu circonscrit, Lot-et-Garonne, feu éteint, Gironde, situation stationnaire dans le périmètre du Barp (29), sauf à 2 Km de Saucats (25) où des moyens d’extinction importants ont été mis en œuvre pour maîtriser une reprise du feu, légère reprise à Marcheprime (15), feu à Bourideys, amis les sauveteurs sont maîtres de la situation.
Le colonel Maruelle a été nommé chef des opérations pour les 3 départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne. »
M. Marcellin précise que sur l’ensemble du front du feu il y a 6 000 hommes de troupe, tous les Pompiers forestiers, 250 Sapeurs-Pompiers de Paris avec leur matériel.
Le bilan officiel de la tragédie est de 81 morts.
20 h 00 – Le général Duché, commandant lla région militaire de Bordeaux, indique dans un communiqué, que 24 militaires (3 maréchaux des logis, 1 brigadier-chef et 20 soldats) ont trouvé la mort en luttant contre l’incendie. Seuls 14 d’entre eux sont identifiés.
23 h 30 – Le P.C. du colonel Maruelle confirme que les incendies de forêt, en Gironde sont maîtrisés « sur tous les fronts ».
24 h 00 – Une fumée âcre monte toujours des milliers de souches qui achèvent lentement de se consumer. Toute la nuit, des centaines de sauveteurs ont travaillé et travailleront encore partant à chaque instant de Saucats (25), pour lutter contre les reprises possibles de l’incendie, rechercher les disparus et relever les victimes dans l’épaisse couche de cendres qui tapisse le sol.
Mardi 23 Août
01 h 00, les sauveteurs sont maîtres de l’opération, le village de Mareuil est protégé.
La situation se présente d’une façon meilleure. A Bourideys, l’incendie diminue et peut être considéré comme circonscrit.
02 h 30, un fort vent de Sud-Ouest se leve, provoquant des reprises de feu débordant les sauveteurs qui étaient restés sur place, et une pointe traverse le pare-feu en direction de Mijelane, situé à 3 Km au Nord sur la route de Saucats (25) à Léognan (8).
Vers 03 h 30, le vent passe Ouest
04 h 00 - le feu traverse sur 1 Km au Sud de Mijelane, la route de Saucats (25) à Léognan (8) menaçant directement La Brède (18) et laissant prévoir l’encerclement de Saucats (25).
04 h 20 – Reprise du feu à Saucats (25), près de la Bargeyre et Mareuil, vers Mignoy (12). Tous les renforts nécessairess se trouvent sur les lieux.
04 h 30, le commandant Saldou arrive en renfort avec 2 détachements :
1°) – Sapeurs-Pompiers de Paris (capitaine About, lieutenant Chapelier), avec 2 fourgons-pompes et 1 E.P.G.P
2°) – Sapeurs-Pompiers de Bordeaux avec 2 fourgons-pompes mixtes et 1 E.P.G.P.
La reconnaissance effectuée permet de placer l’ensemble du détachement de Sapeurs-Pompiers de Paris, en protection sur la route Saucats (25) à La Brède (18), de Joachin à Saucats (25), le détachement de Bordeaux dans la région de Bel-Air à la Bargueyre.
Vers 06 h 00, le vent qui est redevenu Nord, souffle doucement et le feu est bloqué par les engins de la D.F.C.I. sur une ligne passant de Bel-Air Natalin dans la partie située entre la route de Saucats (25) à Léognan (8) allant de Bel-Air à Mijelane.
A Saucats (25), les 300 Pompiers venus de Paris tiennent la ligne. On les a jugés dignes de ce poste, pour l’heure le plus dangereux. Le colonel Féger, commandant le régiment, est au premier rang. Le feu recule sous l’effet des torrents d’eau déversés sur lui.
08 h 00, le feu est éteint.
08 h 30 – Le P.C. du colonel Maruelle publie le communiqué suivant :
Dans la nuit, à 4 h 20, le feu a repris à Saucats (25), en direction de la Brède (18), causant de grosses inquiétudes. 2 autocars ont été envoyés d’urgence pour évacuer la population de Saucats (25). Le commandant Saldou s’est rendu sur les lieux. A l’heure actuelle cette reprise est maîtrisée et tout danger est écarté. Sur les autres fronts, rien à signaler. La légère pluie qui est tombée ce matin va certainement améliorer la situation sur tous les fronts. »
10 h 00 – Des renforts de sauveteurs sont arrivés dans la région qui présente un aspect guerrier : des camions militaires, des half-tracks de l’armée y voisinent avec les gros engins de la caserne Champerret, par dizaines, des véhicules de toutes sortes quittent Saucats (25) à chaque instant pour porter de l’eau vers les points menacés de la forêt. Sur toute les routes voisines, c’est un passage continuel de Jeeps de reconnaissance et de motocyclistes porteurs de messages. La liaison radiotéléphonique fonctionne parfaitement.
L’incendie qui ravage la forêt a détruit par centaine les poteaux supportant les câbles téléphoniques. Aussi, sur toutes les routes, les camions de l’administration des P.T.T. ont amené ouvriers et matériel qui, en un temps record rétablissent les communications interrompues.
11 h 00 - une reprise est à enregistrer dans la région de Lipomey – Montoin à 4 Km au Nord-Ouest de Saucats (25). Le vent souffle à ce moment-là Nord-Est modéré.
Une pluie légère contribue à améliorer la situation.
Tous ceux que ne retient pas la lutte contre le sinistre se rassemblent à Saucats (25) pour assister aux obsèques du maire. M. Giraudeau, tombé, samedi, en combattant le sinistre. Le préfet de la Gironde est présent et, à l’issue de la cérémonie, épingle sur le cercueil, la Légion d’Honneur qui a été accordée au disparu à titre posthume, avec cette citation :
« Magistrat municipal d’un dévouement magnifique et d’un courage à toute épreuve, s’est constamment dépensé pour combattre les incendies des Landes de l’été 1949 qui ont ravagé sa commune. Est mort victime du devoir à la tête de ses administrés, en luttant contre le fléau ».
12 h 00 – La préfecture de la Gironde fait publier officiellement la « situation des victimes » au 23 août, qui remet au point certaines exagérations funébrement fantaisistes :
Cadavres déposés à la mairie de Cestas (7) : civils identifiés, 30 ; civils non identifiés, 16 ; civils ou militaires non identifiés 19.
Cadavres civils déposés à la mairie de Marcheprime (15) : identifiés, 6 ; cadavres de militaires déposés à l’hôpital Robert-Piquet, 11.— Total : 82.
14 h 00 - des opérations d’extinction sont encore en cours.
L’alerte est de nouveau donnée. Le fléau est revenu à l’assaut, un peu plus au Nord, cette fois, poussant vers La Brède (18).
15 h 00 – Au P.C. du colonel Maruelle, on signale de nouvelles reprises du feu dans la région de Saucats (25), et le haut commandement envoie vers les endroits sinistrés d’importants renforts.
A 15 h 30, un vent violent d’Ouest se lève en provoquant une reprise sérieuse dans la région de Mijelane en direction de La Brède (18).
De nombreuses reprises sont enregistrées. Le feu marche rapidement en direction de Mauras. Un premier contre-feu est tenté par les sauveteurs de La Brède (18) sur la voie romaine allant de Joachin (route de Saucats (25) à La Brède (18)) à Pujeau, route de Léognan (8) à Martillac (14) dans la région de la Cesque La Poque.
Ce contre-feu échoue et le feu se dirige rapidement sur Ninon (35) et Mauras (17).
Il est bloqué par les sauveteurs aidés de 10 engins lourds, un détachement de Pompiers de Paris défendant la région de Ninon, un détachement de Pompiers de Bordeaux la région de Mauras.
17 h 00 – Nouvelle alerte signalée par un avion de liaison qui survole le territoire de Saucats (25). Le pilote a repéré l’endroit exact d’un nouveau et énorme foyer qui va faire rage jusque peu après minuit. 150 hommes du 1er bataillon de chasseurs à pied partent vers les lieux de l’incendie. Sur la route, entre Jauge (11) et Saucats (25), les renforts prêts depuis longtemps à intervenir convergent de toutes parts. A 2 Km de Saucats (25), la route est coupée sur plusieurs centaines de mètres, les flammes passant au-dessus de la chaussée, d’un pin à l’autre.
17 h 15 – Le tocsin sonne à La Brède (18). Tous les hommes de la commune se portent aussitôt au point le plus menacé, la petite bourgade de Moras (17). Un vent Nord-Ouest, d’une extrême violence, pousse les flammes en direction du château de la Brède (18), tandis qu’au sud de Léognan (8), dans la lande, les flammes évitent par miracle plusieurs groupes de fermes. Les mêmes scènes tragiques des jours précédents se renouvellent. Les gens isolés dans la campagne s’enfuient avec leur linge et leur literie entassés sur des charrettes, appelant de tous leurs vœux la pluie qui ne vient pas.
18 h 00 – Le feu avance toujours entre les routes Bordeaux-Mont-de-Marsan et Bordeaux-Agen, en direction du bourg de Martillac (14), au Nord de la Brède (18).
6 avions militaires survolent sans cesse la forêt de bout en bout et signalent, par radio aux commandants des différents secteurs, toute colonne de fumée suspecte.
Les Sapeurs-Pompiers parisiens, avec ténacité, protègent le village de La Brède (18) et le château de Montesquieu, en mettant leurs pompes en aspiration dans les fossés du château. L’alerte a été chaude. Il a fallu 1 600 hommes pour protéger le village autour duquel les bulldozers créent maintenant une zone désertique.
19 h 00 – Le ministre de l’Intérieur communique :
« Les tragiques événements du Sud-Ouest imposent à la Nation une journée de deuil. Le Gouvernement a décidé que le mercredi 24 août serait journée de deuil national.
En conséquence, les drapeaux des édifices publics seront mis en berne et les établissements de plaisir fermeront leurs portes.
La population tout entière ne manquera pas de s’associer par la pensée au malheur qui frappe si douloureusement tant de familles.
Quant aux obsèques nationales, elles auront lieu demain à 10 h 30 à Cestas (7) ».
19 h 30 – Un Dakota atterrit à l’aérodrome de Bordeaux-Mérignac. 30 Pompiers de Londres, envoyés par le gouvernement britannique, en descendent tandis que leur chef prend contact avec les officiers du P.C..
20 h 00 – On estime à 8 000 hommes, le nombre des soldats en action sur l’ensemble du front. Les Pompiers de 8 départements sont également sur place, certains venus du Pas-de-Calais.
21 h 00 – Le P.C. du colonel Maruelle signale que le sinistre est de nouveau maîtrisé. Toutefois, en raison des vents assez violents, changeant fréquemment de direction, des reprises sont à craindre.
22 h 00 – 100 nouveaux Pompiers parisiens, arrivés en renfort, se présentent au P.C. du colonel Maruelle.
24 h 00 - Le feu est considéré comme maîtrisé. Les 2 bulldozers de la D.F.C.I. assurent la protection des bordeaux jusqu’à Mauras, ainsi que le retour sur Mauras et Mijelane.
Mercredi 24 Août
01 h 00 – Le vent change brusquement et le feu gagne le massif
en direction du Nord-Est de Léognan (8), vers le lieu dit « Menaud ».
Les forces de secours se transportent en bordure d’un couvent, à La Solitude (13).
07 h 00 - Tout l’ensemble du front de feu est maîtrisé.
Des soldats ont bivouaqué toute la nuit dans des fermes. D’importants effectifs s’échelonnent le long des routes et surveillent la marche sournoise des feux follets qui bondissent de taillis en fourrés.
Autour de La Brède (18), les grosses pompes des Sapeurs Parisiens continuent à déverser des tonnes d’eau, et l’on annonce que des renforts en matériel sont attendus de Paris.
Dans de nombreux secteurs, le feu couve, achève de consumer les souches et l’on est souvent à la merci d’une saute du vent. Des flammêches courent au ras du sol et la campagne est toujours recouverte de l’âpre fumée qui prend à la gorge.
10 h 00 – A l’hôpital Robert-Piquet, à Bordeaux, ont lieu les obsèques des soldats morts en luttant contre le feu. La médaille militaire est décernée, à titre posthume, aux 25 victimes avec la citation individuelle suivante :
« Le 20 août 1949, appelé à combattre l’incendie qui dévastait la forêt girondine et menaçait des agglomérations importantes, a engagé la lutte avec ardeur et courage.
San relâche, au prix d’efforts surhumains et d’un dévouemennt sans borne, il se donna sans réserve pour sauvegarder une partie du patrimoine nationale. Face aux éléments déchaînés, il ne s’arrêta de lutter que terrassé par l’asphysie et les flammes.
Dans un combat inégal, il a mérité la reconnaissance de la nation. »
A la même heure, un avion militaire, transportant un ingénieur chimiste, survole la zone sinistrée à 6 000 mètres d’altitude et provoque une légère pluie artificielle, à l’aide de projection sur les nuages de neige carbonique et de glace pilée.
11 h 30 Un vent violent continue à souffler. On redoute encore des surprises.
8 « Firemen » du Kent, commandés par le chief officer John Forhan, se présentent au P.C. du colonel Maruelle et sont prêt à entrer en action aux côtés de Pompiers de la R.A.F. venus en avion. Ils sont arrivés par la route à bord de leur voiture Hilmann, conduite depuis Dunkerque par Miss Hood.
L’autorité militaire met à la disposition des combattants du feu 6 avions « Pipers Cubs » qui survolent jour et nuit les régions où le feu est susceptible de se rallumer.
15 h 30 – Le P.C. du colonel Maruelle annonce :
Le secteur reste calme. Tous les services de défense sont sur pied en tous points et ont réussi à stopper immédiatement les dangers de reprise du feu ».
17 h 00 – 30 camions de l’armée quittent la caserne Champerret pour la zone de feu, porteurs d’un important matériel (moto-pompes et tuyaux d’incendie) en provenance du parc de la Protection Civile à Levallois ou de réquisitions opérées dans la journée.
21 h 00 – Au P.C. de l’Alouette (4), l’état-major composé des colonels Maruelle, Conis, (illisible)ond, des commandants Abrioux et Lechni, ainsi que de nombreux officiers, met au point un vaste plan de contrôle aérien.
Jeudi 25 Août
01 h 00 – Un bimoteur Handaon de la base de Cazaux, entre en action et survole une large zone délimitée par des projecteurs du 403èmeR.A.A installés à Gazinet (5), La Brède (18) et Le Barp (29).
Dans la forêt girondine, la situation, au cours des dernières 24 heures, s’est nettement améliorée. L’offensive du feu recule.
« Le calme a régné toute la journée dans le département de la Gironde », annonce le P.C. du colonel Maruelle.
Le dispositif d’observation, assuré par une permanence aérienne, continue à manœuvrer les sauveteurs massés en réserve aux points stratégiques, vers les endroits menacés.
09 h 00 – Un incident a marqué la matinée : un avion militaire, affecté à la surveillance de la forêt, s’est écrasé au sol sur l’aérodrome de Bordeaux-Mérignac. Mais le pilote s’est tiré indemne des débris de son appareil.
On signale, d’autre part, que le bilan officiel des victimes est de 83 morts. Un nouveau cadavre a, en effet, été découvert hier soir, au Puch (16), près de Cestas (7).
10 h 00 – A Cestas (7), M. Queuille, président du Conseil, et les personnalités se rendent sur les tombes des victimes de Villenave-d’Ornon, de Canéjan et de Saucats (25).
10 h 45 – Un « stamp » qui assurait une vérification, signale qu’un feu vient d’éclater au milieu des grands pins au 3ème Km à 120 degrés de La Brède (18) (direction Est-Sud-Est).
L’alerte est donnée au P.C.. Une demi heure plus tard, l’incendie est maîtrisé avec de gros moyens.
11 h 00
– La cérémonie des obsèques officielles des victimes civiles a lieu à Cestas (7), en présence de M. Queuille et des personnalités.
11 h 20 – 2 débuts de petits incendies, l’un près de Saint-Symphorien, le second à 2 Km à l’Est de Saint-Léger, sont signalés par l’aviation. Ils sont rapidement circonscrits.
Dans l’après-midi on signale 2 reprises du feu, l’une à Houeilliés, dans le Lot-et Garonne, l’autre à Liposthey, à plus de 60 Km au sud de Bordeaux, à la lisière de la Gironde et des Landes. L’incendie s’avance sur un front de plus de 2 Km et la route Paris-Hendaye est coupée entre Liposthey et le Muret. Combattus par de puissants moyens, ces incendies sont maîtrisés avant d’avoir provoqué de sérieux dégâts.
11 h 45 – A l’issue d’une conférence à la préfecture de la Gironde, M. Ramadier, ministre de la Défense Nationale, qui assure l’intérim au ministère de l’Intérieur, quitte Bordeaux pour se rendre à Cestas (7) et à Marcheprime (15), où il salue les corps des victimes de l’incendie au nom du gouvernement. M. Ramadier est accompagné de M. Marcellin, sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur, de MM. Faugère, inspecteur général de l’administration, M. Combes, préfet de la Gironde, de son chef de cabinet, M. Thuron ; du colonel Maruelle, qui dirige l’ensemble des opérations et des parlementaires de la Gironde, parmi lesquels on reconnait MM Guyon de Gracia, Brettes, Durand, Monichon, Sourbe, Liquard, Ramarony, etc. ; du général Duché, commandant la 4ème région militaire ; du général Chassin, commandant la 3ème région aérienne et de nombreuses personnalités.
Vendredi 26 Août
Le P.C. enregistre 2 alertes : une très petite reprise du feu, près de Muret (Landes) et un commencement d’incendie sur l’Île aux Oiseaux, située au milieu du bassin d’Arcachon. En quelques minutes ces 2 incendies sont maîtrisés.
Le calme règne sur l’ensemble du massif forestier de Gascogne. L’aviation exerce une surveillance constante. Au sol, les moyens de lutte contre le feu restent à pied d’œuvre. Des précaution sont prises : arrosage des points où des foyers persistent encore et nettoyage du terrain, qui est retourné pour éviter toute propagation d’une reprise éventuelle.
Sur tous les fronts, annonce le colonel Maruelle, la situation est calme. Soldats, pompiers et sauveteurs sont à leur poste pour continuer une vigilante surveillance et prévenir toute reprise du feu.
La forêt girondine et la zone limitrophe des départements des Landes et du Lot-et-Garonne sont survolées régulièrement par des avions de la base de Mérignac qui se tiennent en contact par radio avec le P.C. de l’Alouette (4)-Pessac.
A terre, les bulldozers continuent leur lent, mais efficace travail, en retournant le sol, tandis que la troupe arrose, sans arrêt, les points où quelque danger semble encore subsister.
Toutes les troupes, tous les pompiers et les sauveteurs qui se trouvent actuellement en Gironde, dans les Landes et dans le Lot-et-Garonne restent encore sur place. De nouveaux renforts arrivent même afin d’étouffer complètement tous les foyers.
Aucun nouveau corps n’a été retrouvé. Plus de 3 000 hommes participent toujours aux recherches.
Samedi 27 Août
Les forces de sécurité demeurent vigilantes. Pendant toute la journée, les 6 avions de la base de Mérignac ont survolé continuellement la vaste région forestière. Par contre, le « Halifax », qui devait lancer de la neige carbonique afin de faire tomber une pluie artificielle sur les régions dévastées, n’a pas pu s’envoler de la base aérienne de Bordeaux, les conditions nécessaires à l’accomplissement de cette expérience « Bon Dieu » n’étant pas toute réunies. Les troupes cantonnent toujours aux endroits susceptibles d’être menacés, attentives à la moindre fumée suspecte. Les pompiers s’attachent à noyer, loin à l’intérieur des bois, les petits foyers existant encore. Les gardes civils continuent à patrouiller dans la profondeur des pins, à la recherche des suspects.
Le bilan :
82 morts
52 000 hectares brûlés dont 25 000 de bois
56 maisons détruites
9 chalets
1 villa
21 granges
21 dépendances
1 boulangerie
16 chais
En 1949, 430 incendies se sont produits dans les Landes et la Gascogne
ont le plaisir de vous inviter à la "JOURNEE DES ANCIENS ET ACTIFS", jeudi 15 septembre 2022, à l’Espace Champerret, 6 rue Jean Oestreicher - 75017 Paris :
Le général commandant la brigade de sapeurs pompiers de Paris
les officiers, sous-officiers et militaires du rang vous prient de bien vouloir assister aux cérémonies commémorant le 211e anniversaire de la création du bataillon de sapeurs-pompiers de Paris
Pour ceux qui le souhaitent, le GNASPP organise un barbecue à La Frossardière vendredi 16 septembre midi.
Les modalités, programme, bulletins d’inscription, et participations vous parviendront rapidement et seront disponibles sur le site du GNASPP : cliquer ici pour accéder au site
Au plaisir de vous retrouver et partager nos souvenirs en votre compagnie.
Michel GELLIE notre doyen AASPP33 est devenu CENTENAIRE
Une cérémonie a eu lieu à Saint-Denis de Pile pour fêter l'évènement.
Madame Fabienne Fonteneau, la maire de la commune a accueilli dans la Maison de l'ISLE place de la mairie, le doyen de Saint-Denis de Pile mais aussi doyen de notre Groupement AASPP33, la famille et amis accompagné par une délégation d'Anciens de PARIS.
Après les allocutions prononcées par Madame le Maire et notre Président PJ Mirande-David
les remises de cadeau et fleurs lui ont été offerts.
PJ Mirande-David lui a remis au titre de la FNASPP l'insigne de la Brigade sur écrin.
Allocution du Général Jean-Claude GALLET
prononcé le 18 septembre 2017
lors du Conseil d'Administration de la FNAASPP et des Présidents d'Amicales des Anciens SPP.
18 septembre 2017
Les anciens sapeurs pompiers de PARIS des Groupements GIRONDE, LANDES & PYRENNEES ATLANTIQUES sont reçus par le Cne ALBAUT, commandant la 36ème Compagnie des Sapeurs Pompiers de Paris, basée à BISCAROSSE 40.
Mario SMANIOTTO, représentant le Président de AASPP33
Bruno FERRARI, Président de AASPP40
Michel MOULIBES, Président de AASPP64
sont à l'honneur, ainsi que le
Cdt BOUDENNE Bruno, commandant la Compagnie du SDIS 40, basée à BISCAROSSE.
La cérémonie organisée et présidée par le Cne ALBAUT, prévoie le rassemblement dans la cour de la caserne de tous les personnels du centre et de leurs familles, de tous les officiels, invités et anciens sapeurs pompiers de PARIS des trois Groupements 33,40 & 64, puis le dépôt d'une gerbe à la stèle des Morts au feu, la minute de silence après lecture de la liste des Morts au feu.
Quelques photos pour immortaliser ce moment.
Le discours du Cdt de Compagnie met à l'honneur les sapeurs pompiers de PARIS lors des 1200 interventions réalisées à ce jour et remercie les ANCIENS pour leur participation aux différentes cérémonies officielles (visite du Général, changement de commandant de compagnie, journée du 18 septembre....).
Le lien est fort entre les actifs et les anciens, tissé de longue date et emprunt d'humanité et de respect des valeurs diffusées par la Brigade des Sapeurs Pompiers de PARIS.